jeudi 17 mai 2007

On peut se voir samedi soir?

Jeune fille bien sous tous rapports:

Tu es libre samedi soir? On peut dîner ensemble si tu veux. Invite ta nouvelle amie: je serai ravie de la rencontrer. On rentrera tôt, promis. Et puis je récupérerai les quelques dernières affaires que tu dois encore avoir chez toi. Faudrait qu'on parle un peu tous les deux, un de ces jours. Tu sais à quel point je tiens à toi. Combien je serais triste de couper les ponts pour une histoire aussi idiote. Réponds-moi vite, my dear.

Bridget Jones:

Sauve-moi la vie, et dis-moi que t'as retrouvé une culotte bleue avec mes initiales brodées sur le devant quelque part chez toi. C'est maman qui me l'a offerte à Noël, une horreur étiquetée DMC, et elle est très étonnée de ne pas la trouver dans mon linge sale. Je ne peux pas passer la prendre avant samedi, je suis horrible en ce moment, des boutons gros comme ça et le teint de Jésus sur son linceul. D'ici samedi soir j'aurai arrangé ça. Dis-moi que tu seras chez toi, et que l'autre blondasse sera pas là, ou je hurle, et tu sais très bien que hurler, ça me met les nerfs en pelote, et que les nerfs en pelote, c'est pas bon pour mon teint.

Je-peux-très-bien-me-passer-de-toi:

Puisque tu n'as pas l'air décidé à me rendre mes dernières affaires, je passerai les récupérer samedi soir. Je me doute que tu es très pris en ce moment (au fait, comment s'appelle la dernière en date?), mais débrouille-toi pour que ce soit prêt quand j'arriverai, je passerai en coup de vent. Ta mère a appelé, t'as laissé la cuisine dans un état épouvantable, elle était furax. La prochaine fois, pense à supprimer mon numéro de son répertoire. Du tien aussi, d'ailleurs.

Coeur brisé:

Allez, quoi, mon Ange, laisse-moi venir samedi, je ne dirai rien, promis je ne dirai rien, je me terrerai là dans un coin et je ne dirai rien, et quand on te demandera "C'est qui celle-là?", tu pourras dire "Nan, rien, personne", je me ferai petite, toute petite, un rien en devenir. Puis quand l'autre arrivera avec sa fierté de nouvelle propriétaire, je m'éclipserai discrètement, discrètement entre deux murs, et en te quittant je te frôlerai à peine, l'ombre de ton ombre, l'ombre de ta main, l'ombre de ton chien, comme dans la chanson tu sais? Allez, quoi, mon Ange.

NB: Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé serait fortuite et indépendante de la volonté de l'auteur.

[Billie Holiday - My man]

11 commentaires:

Anonyme a dit…

J'adooore!

Tu peux penser aussi à la jeune fille bien sous tous rapports de force: "Si je ne te revois pas samedi, je prends en otage le chihuahua de ta nouvelle copine et je lui fais bouffer tes clés", ou bien la version cruelle: "si ta nouvelle proie aime autant la viande que toi, je lui décrirai les merveilles que j'ai retrouvées dans ton panier à linge sale, que tu avais confondu avec le frigo"...
Oui, bon, là je me laisse peut-être un tout petit peu emporter, d'autant plus que je suis en train de me creuser le citron pour imaginer ce qui peut bien se trouver dans le panier à linge sale... Ahhhh! Assez!!! (j'imagine le pire mais je n'en ai toujours aucune idée!)
Excuse-moi, décidément, le sujet me tourmente! J'essaye de m'exercer, sur le mode violente! Là, plus de rime en -ente... Je suis donc obligée de conclure sur une note moins tonitruante... (ah tiens! si! une rime!) Je chante... (oui, je sais, là c'est nul, c'est le type qu'il faut faire chanter, enfin bon...)
Donc séduite par ton style, je le vante, et m'enchante, et te lis souvente (hmmm...)

Anonyme a dit…

NB: Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé serait fortuite et indépendante de la volonté de l'auteur.

... Je suis morte de rire en lisant ton texte, emprunt comme toujours de fraicheur, de légèreté et de *subtilité* (qui reste cependant claire comme de l'eau de roche à mes yeux... ou presque) et pourtant, je sens que c'est pas drôle hein. Deux articles sur un ange en... deux articles, c'est tout bonnement pas nos résolutions tout ça. Enfin je dis ça mais, c'est pas comme si je tenais les miennes avec douleur hein. Bref.
Tout ça pour dire que pour Barcelone, prend des converses trouées pour la journée, et pour le soir de beaux talons hauts pour rouler des pelles à tous les (grands) Espagnols sexy qui seront à nos pieds (pcq on est BDP -belles distinguées et parisiennes). Des fringues de sortie puisqu'on va accessoirement faire la fête trois soirs de suite... En ce qui concerne la promiscuité, je n'en ai aucune idée, mais je sais que si je dois aller prendre ma douche et y croiser des torses nus de beaux autochtones, je m'en remettrai. Et toi aussi... VIVA ESPAGNA :d:d

Noam a dit…

Ay ! Et les exercices de Stylet, tu connais ? cela se pratique avec un mannequin remplis de sable... ^^

Pour ce qui est de Barcelone, j'ai pu observer de mes propres yeux ébahis les frasques des parisiennes. Vas-y mollo tout de même, les boissons gratuites pleuvent sur les jeunes filles dans les discos, mais ils y en a 100 dans l'allées du bord de plage et la route est longue : tu seras ronde avant d'arriver à la mer !

Sinon...ce n'est peut être pas le plan drague ultime (et pourtant QUI SAIT !) mais je te conseille de bien examiner la S. Fam. et le Parc G. de Gaudi. THERE IS NOTHING LIKE IT.


Bien à toi, Nono le Rébusaure
http://norkhat.canalblog.com/

Noam a dit…

Par contre je n'arrive toujours pas à saisir la blague du titre du blog, ne te moques pas de moi !

Bé. a dit…

Eh, doucement! D'accord, je suis partie d'un truc bien réel pour écrire ça, i.e. l'interrogation existentielle "Verrai-je, oui ou non, l'ange samedi soir?", mais alors après, je m'amuse plus qu'autre chose. D'ailleurs, sa mère ne m'a jamais appelée, je n'ai pas de culotte bleue brodée, et je n'ai pas le teint de Jésus sur son linceul. Disons que c'est un article-catharsis, quoi.

Le titre de ce blog renvoie à une phrase de Jean Rochefort que je trouve admirable: "Je me trouve obscène sans moustache. Comme si j'avais oublié mon slip." (juin 96). Voilà, fallait pas chercher plus loin, j'ai des plaisirs simples.

Pour Bacelone...
1) Non, je ne me remettrai pas si jamais les douches sont des douches communes, même si ce sont des torses jeunes & vigoureux, je sais que je ne supporterai pas que l'on m'inflige de la nudité à foison le matin au réveil;
2) Moquez-vous de moi si vous voulez, mais je n'ai jamais été bourrée et ne compte pas m'y mettre dans le mois qui arrive, donc pas d'inquiétudes, je serai digne.
3) J'étais allée à Barcelone quelques jours y a deux ans, avec mes parents, et j'avais vu le parc de Gaudi. Et c'était juste exceptionnel.

Anonyme a dit…

Etrange coïncidence, je pars aussi en Espagne. Mais pas vraiment à Barcelone. Plutot dans le trou du cul de la campagne. Par contre, je ne sais pas si je vais résister à ma sobrieté. Une fois là bas, je ne suis plus vraiment moi même ...

Anonyme a dit…

Ha on dirait un sac à main H&M ton nouveau blog bigarré.
La comparaison s'arrête aux pois, hein.
Bon, contente d'avoir eu le lien !

Anonyme a dit…

Be, je te remercie de continuer d'ecrire. encore un texte qui creve la surface de l'ame et eparpille la douleur sourde d'etre quelque part entre le reve et la constatation de l'absurde, Toujours aussi eprouvant a lire, quelque part, et, je dois le dire, aussi original malgre la difficulte a en parler.

Veuille accepter mon admiration la plus totale pour ton courage, ton art et surtout ce que tu donnes de toi dans ce que tu ecris. Tu es l'une des rares personnes que je connaisse qui donne tout.

Anonyme a dit…

Chère Bérénice,

Chère Bérénice.

Christian

Bé. a dit…

Cher Christian,
Une éternité qu'on ne s'est pas vus. Il faudra reprendre les choses en main. Et vite.

dgrv, je donne beaucoup de moi dans ces lignes ...j'en garde beaucoup aussi. Comme tout le monde au fond. Et heureusement.

Je salue au passage "la blondasse" qui a cru se reconnaître dans ces lignes. Je ne savais pas qu'elle me lisait. Décidément, j'aurai beau faire mes valises sans laisser de traces, mes filages à l'anglaise ne seront jamais parfaits.

antagonisme a dit…

Toujours bravo.